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All I want is to feel a bit || Ft. Seven

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Lun 22 Jan - 11:46
Ashton Crow
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Ashton Crow

 
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Je parle avec une panthère des neiges en étant couvert de sang et quelqu'un vient d'attenter à ma vie. Une journée normale ! Je parle avec un animal. J'écrase ma main sur mon visage en grommelant. Persuadé que ma souffrance et mon délire ont emporté ma raison, je sursaute vivement alors que la voix rauque de la bête me répond. Une voix grave qui ne peut rien faire d'autre que me surprendre. Moi qui suis persuadé que ma folie a atteint des sommets. Me voilà bien abruti à fixer la panthère. Mes instincts ne sont donc pas complètement foutus.

La phrase que j'ai crue imaginer juste avant d'avoir empoigné la grosse tête poilue du prédateur n'était alors pas dans ma tête. En apprenant qu'il avait pu voir une bonne partie de mes délires malsains et euphoriques, mon dégoût pour moi-même s'élargit. Un profond soupir m'échappant finalement. J'ai réussi à gâcher l'image qu'il avait de moi avant ça, hein ?

Je constate les dégâts, minimes pour moi, les grognements du félin ne m'échappant pas, même si je fais mine du contraire. Les quelques plumes collées par le sang qui ne sont pas brisées mériteraient un bon nettoyage. J'ignore toutefois ce point. Me concentrant pour évaluer mes ailes, je n'aurais pas grand-chose à faire si ce n'est du nettoyage pour finir. Mon épaule par contre… J'ai du mal à sentir mon bras.

" Mon corps de quoi... ⁣"

Je me retourne vers la panthère qui est toute proche et dont je peux de source sûre déterminer comme étant Seven. Son ronronnement est apaisant et je m'appuie un peu contre son épaisse toison. Je regarde ce qu'il y a devant ses pattes, des pétales de Muyaph… Je détourne la tête de celles-ci. Secouant la tête. Il faut que j'aille en ville. J'ai de la chance, je n'ai pas rompu mes tendons, la lame a mordu dans le muscle et mes mouvements ont étendu les dégâts. Épuisé, je me laisse choir plus franchement contre sa douce fourrure, y enfouissant mon visage dans l'espoir vain de disparaître.

La faiblesse de mon corps après un tel effort m'amène à être dans un état entre éveil et sommeil, ma respiration plus profonde, plus lente. Je me force à me redresser, me mettant à haleter dans un même temps pour trouver l'air dont j'ai besoin, si l'angoisse n'enserrait pas silencieusement ma gorge, il aurait été plus simple de respirer. Je me redresse et me lève, mes soins attendront, je tire la lame fichée dans la gorge de ce type et la jette au sol. J'essaie de me repérer, ramassant mes dagues en chancelant, je grogne bruyamment en me forçant debout.

" Range ça, on n'est pas en sécurité ici, on doit bouger. On ne va pas s'éterniser pour ensuite marchander avec la faucheuse.⁣ "

Ma voix est plus sèche, plus hachée que je ne l'aurais voulu, j'ai beau tituber, je me sers de mes ailes pour tenir debout et ramasser mes affaires. Je souffle à chaque mouvement qui me demande de faire confiance à mes muscles et à la gravité, ce corps n'est définitivement pas habitué à se donner ainsi. Je remettais les couches de vêtements souillées sur mon torse avec un petit râle d'inconfort.

" Si on reste là. D'autres viendront, je n'ai pas la force, ne tentons pas le diable, Seven. J'imagine que tu n'as pas envie d'avoir à attendre que je reparaisse dans un nouveau corps, n'est-ce pas.⁣ "

J'ai statué les faits en glissant mon sac et ma guitare sur mon épaule valide, ouvrant et fermant régulièrement les ailes pour me maintenir un minimum droit.
   
 

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Lun 22 Jan - 11:47
Seven d'Aaravos
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Je n’ai même pas envie de répondre à ces remarques, car elle me hérisse le poil. Cela ne me plait pas qu’il force sur son corps défoncé, mais je ne peux même pas lui jeter la pierre, car je ne fais pas mieux que lui en général. Certaines de ces entailles devraient être recousues, s’il ne le fait pas maintenant, il sera trop tard en arrivant au village.  Bref, inutile d’essayer de le convaincre, je me contente de grogner de frustration et de partir voir ce qu’il reste de mes vêtements un peu plus loin, là où le cadavre du deuxième type git. Un nouveau grognement de frustration, puisque bien évidemment, à part la cape, tout est en lambeau. Génial… Je vais pouvoir me racheter une tenue intégrale et je ne peux toujours pas reprendre ma forme humaine. Quand il m’arrive de me métamorphoser en panthère, je prends toujours soin de retirer mes vêtements avant, précisément pour éviter ce genre de situation gênante. Bon… Je récupère donc ma cape dans ma gueule et la balance d’une torsion de cou sur mon dos. Je dois m’y prendre à deux fois avant qu’elle reste en place. Le seul truc à sauver ensuite, reste mes gardes jambes et - je farfouille du bout du museau - rien d’autre… Okay… Autant, je suis plus puissant dans ce corps de panthère, autant je deviens une grosse merde pour porter mes affaires. Je resserre mes dents sur la ceinture de mes gardes jambes et les traînes comme un imbécile pour rejoindre Ash.


“Ça t'ennuierait, de… me jeter ça sur le dos…”

Grommelais-je d’une humeur maussade. J’aurais aimé pouvoir prendre le temps de vérifier ses blessures et la perte de ma tunique me fout mal. Je me demande déjà comment je vais arriver à voler assez d’argent, dans cette forme… Nouveau grognement. Le seul avantage en ce moment, c’est que je peux cacher les ecchymoses qui recouvrent mon corps sous mon épais pelage. Je boite légèrement, mais cela ne se remarque pas tant que ça, surtout avec la cape qui pend de part et d’autre de mes flancs. Je me soucierai donc de l’argent quand nous atteindrons le village.


Avant de quitter la clairière, je me retourne en cherchant Croutard du regard. Peut-être que je lui fais peur… Les rats et les félins ne font pas bon ménage en général. Je tente pourtant de l’appeler, car mine de rien, je tiens quand même à cette foutue bestiole. J’entends un bruissement, puis le silence de plombs retombe sur la forêt. C’est étrange, une forêt aussi silencieuse… Soudain, sortant des buissons, apparaît la petite frimousse de Croutard, en train de… Je fronce le museau en forçant ma vue pour mieux voir ce qu’il trimbale fastidieusement. Il tire une espèce de bourse en cuir noir qui doit faire sa taille. D’où est-ce qu’il sort ce truc ? Je l’observe donc nous rejoindre et déposer son butin aux pieds de… Ash. Forcément… Je ne suis même plus surpris en fait… Je lève les yeux au ciel, plus pour la forme qu’autre chose.
   
 

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Lun 22 Jan - 11:50
Ashton Crow
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Ashton Crow

 
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J'entends Seven qui me rejoint en boitillant, ses gardes jambes dans la gueule, je comprends mieux sa démarche en me retournant. Son corps pataud à cause de ces objets, je ne doute pas que ceux-ci entravaient sa marche en passant entre ses grosses pattes. Je me tourne et en faisant battre mes ailes pour ne pas perdre l'équilibre, je me saisis de ses affaires en les glissant par-dessus les miennes.

" Je m'en charge. J'ai une planque pas trop loin, tu viens avec moi, par contre, tu me promets un truc boule de poils. Tu ne montres jamais ça à qui que ce soit. ⁣"

J'allais pour me mettre en route alors que le petit rat nous rejoint aussi vite qu'il le peut en tirant une bourse jusqu'à mes pieds. Je me penche, en me servant habilement de mes ailes, encore une fois, je pose ma main sur la bourse, l'interrogeant du regard, lui laissant le loisir de monter sur mon bras pour rejoindre mon épaule. L'odeur de prédateur de Seven doit l'embêter.

Je me redresse et me mets en route. Je me repère grâce aux étoiles, le nez levé vers le ciel. Je lui indique d'un coup de tête qu'on doit s'enfoncer dans les bois à partir de là. Je garde les yeux vers haut, observant le ciel par les petits bouts de la voûte astrale qui percent parmi les feuillages denses. Je tourne au coin d'un arbre, me déplace encore vers l'avant, je n'ai pas la notion du temps avec la fatigue, mais je sais que là-bas, on sera bien.

La marche est longue et je fais de mon mieux pour ne pas tomber. Je soupire en m'arrêtant dans une clairière, j'ai été silencieux tout le long, indiquant à la panthère à ma suite la direction à suivre. Je ne dis toujours rien, les yeux vers les étoiles, j'analyse le temps que l'on a de marche. Finalement, ma langue se délie, je daigne lui donner des informations, peu, mais je lui en donne.

" Trois heures, environ. Dans trois heures, on sera en sécurité.⁣ "

J'ai l'impression que l'on marche depuis des jours. Je grogne légèrement de soulagement lorsque la paroi de pierre se dresse devant nous. Je tâtonne jusqu'à retrouver l'endroit où je dois mettre la main pour ouvrir le lieu. C'est un mécanisme magique que seuls les Éternels connaissent. Normal, c'est une de leurs planques...

Je l'attire vivement à l'intérieur, ne lui laissant pas le loisir d'hésiter avec plusieurs mouvements violents, je verrouille les lieux. Je soupire avec soulagement. On est en sécurité. Je retire mes vêtements avec une satisfaction et un soulagement non dissimulé, je pose ma guitare sur son emplacement et je m'assois sur l'espèce de banquette. La pièce est entretenue vu que c'est là que je me suis caché après être descendu de Casfair.

" Personne ne peut entrer ici sans en connaître le mécanisme. Je suis le seul qui possède encore ce secret. Je sais pas si tu as des vêtements après t'être... Eh bien… Transformé en félin. Mais… Regarde dans la case là-bas, c'étaient les vêtements de Paon dans sa dernière vie, vous avez à peu près la même corpulence⁣, tu devrais pouvoir prendre ceux-ci. Sinon, tu regardes à côté, il doit y avoir des affaires masculines de Mouton. Il doit bien y avoir un des Éternels qui est à ta taille… Essaie les tenues, il n'y en a pas beaucoup parce que ce n'était pas la villa, mais une planque… Mais sers-toi, personne ne t'en voudra. "

Après lui avoir dit ça je m'affale contre l'assise en grommelant, il doit y avoir des affaires de premiers soins de Lièvre normalement aussi… Elle nous a forcés à mettre le strict minimum partout, rien n'est fait pour que les soins soient parfaits, mais les planques ont beau être rustiques, elles ont le strict minimum. Le sang séché commence à me gêner et bien qu'en partie obstruée par ce liquide poisseux, la plaie dans mon épaule n'est pas complètement séchée. Je me relève finalement, poussant une bibliothèque.

En définitive, la planque semblait être une pièce à vivre avec des bibliothèques emplies des carnets des Éternels et d'autres livres. Notamment ceux de médecine pour faire les soins sans se tromper, Lièvre les a écrits pour que l'on puisse faire un travail minimum... En réalité, derrière la bibliothèque que je venais de pousser s'ouvrait une grotte éclairée par des cristaux de lumière similaires à ceux utilisés à Sapheris, faibles, ils sont suffisants pour se repérer. Arrivé devant l'étendue d'eau souterraine, je termine d'abandonner mes vêtements tâchés d'hémoglobine et de sueur. Rejoignant l'eau en tombant presque dedans. Mes ailes s'imbibent du liquide froid et je laisse échapper un râle de mécontentement. C'est vraiment froid...

J'observe le liquide être troublé par le sang séché qui se dissout. Un bras appuyé sur le rebord, j'y pose ma tête, relâchant doucement chacun de mes muscles endoloris à mesure que mon corps s'habitue à la température du liquide. C'est dans ces petites planques que je transite, prenant des vêtements, prenant le temps de lire mes amis qui, eux aussi, ont écrit... Il y a tant de choses et si peu à la fois. La valeur de ses objets est nulle, si ce n'est les carnets. Cependant, je ne laisserai personne en emmener. Pas même Seven. Je clos les paupières, appréciant le calme qui règne en ces lieux.

Un petit bruit me tire du sommeil dans lequel je plongeais. Viktim me mordillait les doigts en faisant des bruits difficilement menaçants. Je grogne, viens abattre ma main sur sa tête. Le gratifiant d'une caresse sur le sommet de son petit crâne de peluche.

" Tout va bien espèce de trouillard… Il te mangera pas, d'accord ? Il fait peut-être peur avec ses grands crocs, mais regarde le petit gars là-bas, il est plus petit que toi, et il l'a pas mangé. Tu es avec moi, donc il ne te fera aucun mal, d'accord ? Hein Viktim. Tu es en sécurité ici, je te l'ai déjà dit… J'ai ramené du bambou, dans mon sac... "

Comme si je venais de lui dire que j'avais ramené le Graal, le petit panda roux court à toute vitesse pour sortir du couloir de roche et aller fouiller dans mon sac. Poussant les dagues sales de ses petites pattes pour récupérer une pochette fermée et revenir vers moi. Ah c'est qu'en plus, il faut que je lui ouvre… Je sors mon bras meurtri de l'eau, ce qui a pour effet de le mettre en colère et moi de lui jeter un regard noir. J'ouvre la pochette en lin et en sort le bambou que je me suis fait chier à acheter exprès pour lui ! Sale petit carnivore stupide et ingrat, il se tourne les griffes et il ose la ramener…
   
 

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Lun 22 Jan - 11:51
Seven d'Aaravos
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Je fronce le museau lorsqu’il m’arrache presque mes affaires de ma gueule, mais je ne vais pas me plaindre, car traîner tout comme ça est pesant. Surtout vu l’état de mon corps… La fourrure a beau cacher les dégâts, j’ai toujours cette plaie sur l’épaule et probablement le nez dans un sale état. Je vrombis une réponse affirmative lorsqu’il me demande de garder sa planque secrète. Bien évidemment que je ne vais pas répéter ce genre de trucs… Je suis déjà bien heureux de savoir qu’il a un endroit assez proche pour pouvoir se reposer. Ses blessures m’inquiètent malgré qu’il fasse le dur à cuire. Je peux sentir le sang suinté de ses blessures, même avec mon museau fracassé.

Tout le long du trajet, nous avons gardé le presque silence, si ce n’est pour son estimation concernant notre arrivée. Trois heures… ce sera probablement déjà trop tard pour recoudre ses blessures… Je boite et mon corps hurle de douleur, mais je ne dis rien. Je me contente de le suivre, veillant sur chacun de ses pas au cas où il s’effondrerait. Au bout d’une marche interminable, Ash finit par s’arrêter devant une paroi rocheuse imposante. Je n’ai pas le temps de me poser de question qu’il fait apparaître une ouverture dans la roche. Je gronde, entre douleur et mécontentement, de me faire brusquement attirer à l’intérieur de la caverne. La porte improvisée se referme dans un lourd “boom” derrière nous. J’ai envie de m’écrouler tellement je suis mal au point. La longue marche m’a décidément achevé.

Je peux entendre Ash me parler, mais les mots ne font que résonner dans ma tête sans que je n’arrive à en saisir le sens. Je le vois vaguement pointer des coffres du bout du doigt tandis qu’il continue à se dévêtir. Je m’ébroue pour me ressaisir et suis Ash du regard. Il pousse une lourde bibliothèque pour révéler une alcôve illuminée par des cristaux. Il se laisse glisser dans l’eau en grognant alors que je suis toujours planté à l’entrée de la planque. Je suis hagard et peine à garder mes esprits. C’est comme si mon corps venait de se mettre en arrêt total. Il faut vraiment que je me secoue…

Une boule de poil rousse attire mon regard, un panda roux ? Qu’est-ce qu’une bestiole pareille fait ici ? Lorsqu’il part rejoindre Ash en tremblant, je ne peux m’empêcher de lâcher un ricanement sourd. Ils ont la même couleur flamboyante… Il a donc un familier, très… téméraire… Je crois que je lui fais peur. Non, j’en suis même sûr, vu le regard terrifié qu’il lance en ma direction. Ma torpeur semble se dissiper un peu, alors je décide de rejoindre Ash et cette petite bestiole apeurée. Je suis un peu rouillé et mes pas sont lourds sur le sol rocheux de la caverne. Le panda s’enfuit chercher la besace d’Ash pour qu’il lui en sorte sa friandise. En plus, il est pourri, gâté… Il me fait penser à Croutard d’une certaine manière. Les deux devraient s’entendre comme la roue en foire.

Je retrousse les babines en baissant ma lourde tête de panthère. Viktim, si c’est bien son nom que j’ai entendu plus tôt, me fixe avec terreur tout en bouffant son stick de bambou. Ouais, il est vraiment comme Croutard. Tant qu’il y a de la bouffe, il n'y a rien qui peut le faire décamper. Amusant. Du bout de la patte, je l’écarte pour pouvoir m’affaler dans l’eau contre Ash. C’est faux de croire que les gros chats n'aiment pas l’eau… Et puis être une panthère a comme avantage de ne pas ressentir le froid de la même façon qu’un humain. J’ai éclaboussé Viktim qui semble enfin perdre son masque de froussard. Il s’est même carrément levé sur ses deux pattes arrière en faisant des bruits étranges. Je n’ai qu’à gronder un coup et lui lancer un regard sombre et possessif pour qu’il retourne se planquer dans un coin de la pièce. Je ferme les yeux en vrombissant de satisfaction, la tête appuyée contre le torse d’Ash. Mon corps entier me fait souffrir, mais je ne voudrais être nulle part ailleurs qu’ici.

Je peux sentir son cœur battre contre ma joue, c’est rassurant et grisant à la foi. On est tous deux mal au point, mais on a survécu. En soi, on ne fait pas une si mauvaise équipe, lui et moi. Je ne me suis encore jamais senti aussi proche de quelqu’un. Maintenant que je t’ai trouvé, Ash… Je ne te lâcherais pour rien au monde. Je ne dis pas les mots à haute voix, mais cela n’en reste pas une promesse silencieuse. Je taillerais en pièce tout ce qui est sur notre chemin, si c’est pour te garder à mes côtés.

J’ai parfaitement conscience de la possessivité que je ressens à son égard. Même son familier me fait gronder de jalousie, car il fait partie des êtres privilégiés qui bénéficie de son attention. Peu importe, j’assumerai. Je frotte doucement ma joue contre Ash, profitant de l’instant comme s’il pouvait partir en fumée d’un moment à l’autre. Mes pattes malaxent l’eau d’un geste mécanique et un ronronnement sourd résonne dans ma poitrine. Lorsque je me sens suffisamment apaisé et en état de reprendre ma forme humaine, je prends une longue inspiration avant de m’écarter de lui. Je n’ai pas vraiment envie de me transformer maintenant, mais je sais que je ne peux pas repousser l’inévitable indéfiniment. Je sors de l’eau, secoue ma fourrure trempée avant de m’appuyer contre la cloison cristalline de la petite caverne. C’est en quelque sorte une précaution pour que je ne m'écroule pas lamentablement une fois la transformation terminée. J’aurais pu rester dans l’eau à ses côtés, mais probablement que je n’aurais pas pu me concentrer suffisamment. Alors, je prends sur moi, serre les dents avant d’entamer le processus de transformation. C’est encore plus pénible et douloureux que je ne l’imaginais. Chaque fois, c’est la même chanson. J’espère encore et encore que ça ira mieux la prochaine fois, mais en fin de compte, c’est une claque dans la gueule à chaque fois. Je retiens ma voix alors que mon corps se tord et que la magie s’opère. Je tombe à genoux lorsque j’ai enfin récupéré ma forme originelle. Mon souffle est court et laborieux, mes membres tremblants et la douleur intenable. Je me laisse choir contre le mur en mordant ma lèvre pour ne pas gémir. Ouais… c’est une vraie malédiction… Je me sens misérable, assis là dans ma douleur.
   
 

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Lun 22 Jan - 11:53
Ashton Crow
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Ashton Crow

 
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Ah ça, bambou, c'est bien un mot que Viktim connaît bien. Je l'ai entraîné, il sait que bambou égal bidon rempli, vous savez, c'est pas difficile d'entraîner un animal à reconnaître des mots, surtout quand on parle de bouffe. Il bouffe ses feuilles de bambou tranquillement. Je ne comprendrai jamais pourquoi un carnivore passe sa journée à dévorer... Des plantes... Un carnivore bordel ! Cet animal est vraiment cassé. Appuyé contre le rebord, je rouvre un œil lorsque Viktim fini par faire de bruits chelous. Il est tout mouillé... Je me serais bien foutu de sa gueule si je n'étais pas épuisé. Seven vient s'appuyer contre moi en m'arrachant un râle non maîtrisé de douleur. Viktim, effrayé par le gros chat affalé sur moi, attrape le sac en lin pour aller dévorer son bambou plus loin. La bouffe avant tout.

" L'effraie pas trop, ce carnivore cassé n'est pas méchant. "

Je caresse doucement la fourrure de la panthère, faisant glisser mes doigts dans celle-ci, elle est si épaisse, qu'elle n'est humide qu'en surface, ce qui est très perturbant. Lorsqu'il se met à ronronner, je ne peux sourire légèrement, il me rappelle les chats errants qui nous aimaient plus que quiconque quand on prenait le temps de les nourrir autrefois. Si ce n'est que Seven c'est la version XXL. Il finit par s'écarter de moi en prenant une grande inspiration, je me laisse choir contre le rebord de nouveau avec un grognement.

Mon regard hagard se pose sur la panthère hors de l'eau. L'observant se tordre de douleur, incapable de détourner le regard, j'essaie de me redresser et glisse sous l'eau comme un savon qui aurait été échappé. Sous l'eau, je pousse un cri de stupeur, qui a pour effet de faire entrer l'eau dans ma bouche et d'en expulser tout l'air. Je me redresse vivement, les douleurs de mon corps toutes réveillées, je serre les dents en forçant mon corps hors du liquide en toussant. Ce bassin est profond mine de rien. Je peux tenir debout avec l'eau à ma taille. Heureusement, les marches creusées dans la pierre permettent de s'y assoir et je m'y hisse sans hésiter.

Je tourne la tête vers le bruit de peau rencontrant le sol. Eh bien. Nous sommes dans un état... Je soupire et me sors de l'eau, mes pas mal assurés, mes grandes ailes sont putain de lourdes, bordel ! Je m'en passerais bien. Je fouille dans les casiers, tirant plusieurs tailles de vêtements, et des serviettes. Je reviens vers Seven en lâchant ma trouvaille sur le sol là où c'est sec. M'asseyant face à lui en épongeant l'eau et le sang des plaies qui se sont rouvertes à l'aide du tissu épais et rêche de quelques serviettes.

" Hey Seven... Tu es sûr que ça va aller ? "

L'hôpital... La charité... Vous voyez ? Voilà. Je devrais m'inquiéter pour moi, mais je suis habitué, j'ai vécu ça tant de fois, je n'ai plus peur de souffrir, je me demande si j'ai encore peur de mourir ceci dit... J'en doute. J'ai plus peur de perdre Seven. C'était pour ça que j'avais dit que je ne m'attacherais plus à personne. J'enfouis mon visage dans la serviette dorénavant tâchée, prétexte pour échapper à la simple supposition que nos regards se croisent. Il m'a vu au pire de moi-même. Cet attrait pour le sang, la souffrance, le combat... Pourra-t-il vraiment continuer à me regarder comme il l'a fait jusqu'à cet incident ? Ses yeux dorés emplis de curiosité et de malice... Il est sûr, Seven souffle un vent de fraîcheur sur mon existence.
   
 

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Lun 22 Jan - 11:54
Seven d'Aaravos
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J’observe Ash d’un regard à moitié éteint. Ses ailes traînent derrière lui tel un poids mort alors qu’il s’affaire à sortir ce qui ressemble à des vêtements d’un des casiers. Je me souviens vaguement qu’il m’en a parlé en arrivant dans la grotte. Mais j’étais tellement dans les vapes, enfin, je le suis toujours à vrai dire, mais j’ai pas enregistré ce qu’il me proposait. J’appuie mon crâne douloureux contre la roche froide derrière moi et laisse échapper un grognement pénible en repliant une de mes jambes sur moi. En plus des douleurs causées par ma transformation, mon nez pisse le sang et mon épaule tout pareil, car la plaie s’est rouverte pendant ma lutte avec le gars dans la forêt. Pourtant, mis à part un nez probablement cassé, je n’ai que des plaies superficielles et de gros bleus. La magie m’a complètement vidé. Je n’ai même pas la force de m’occuper de mes blessures, alors je reste assis là, le souffle court et grinçant, à attendre que la souffrance et le contre coup de la magie s’en aillent. À chaque transformation, je me promet de ne plus recommencer, et chaque fois, je suis surpris par la violence de la douleur en retrouvant mon corps humain. Il faut croire que je n’apprendrai donc jamais… Pourtant, je ne regrette pas d'avoir usé de ma magie pour tuer cet homme. C’était ça, ou mourir. Donc, non. Je ne regrette aucunement. La douleur finit toujours par se dissiper, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. C’est un maigre prix à payer pour nos vies, non ?

Je peux sentir la fraîcheur de l’eau dégouliner sur mon visage quand Ash éponge le sang encroûté sur ma peau. Son geste est tremblant et le tissu rêche me fait grimacer par moment. Lorsqu’il me demande d’une voix éraillée si ça va aller, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Un rire cynique et empli de douleur à la fois, car chaque soubresaut de mon torse, chaque souffle saccadé m’arrache des pointes de douleurs atroces. Mais la scène ne peut que me faire rire, vu comme il est tout aussi brisé que moi en cet instant. Il n’y en a pas un pour racheter l’autre. J’ai déjà été dans de pires états qu’aujourd’hui. Oui, je souffre, oui, je suis mal au point, mais ce n’est rien d’insurmontable. Peut-être que si je n’avais pas été un mage primitif, la chanson aurait été autre. Mais cette malédiction a du bon malgré tout.

Je repousse mes cheveux en arrière alors que je redresse mon visage pour observer Ash. Il se cache dans la serviette et un sourire narquois s’étire sur mes lèvres déchirées, car je devine la gêne qui le ronge. Son odeur et son souffle retenu me disent qu’il est embarrassé. Je tends une main vers ce bout de tissu et lui arrache sans ménagement. J’ai envie de lire dans ses yeux, d’y voir cette lueur intense qui l’habite quand il perd le contrôle. C’est probablement fou de le trouver encore plus sexy quand son regard s’embrume de cette ivresse exaltante. Je veux m’approprier ce même regard, le garder rien que pour moi. Je m’en fiche du sang qui macule encore ses cheveux, ses ailes et son torse. Je suis envoûté par cet homme et chaque minute qui passe me dévore de l’intérieur. J’ai eu peur de le perdre aujourd’hui et cela a déclenché en moi une vague de sentiments que je n’avais encore jamais ressenti avant.

Mon corps endolori passe brusquement en second plan alors que je l’attire d’autorité contre mes lèvres. Le sang se mélange dans notre baiser et le tiraillement de ma blessure à la lèvre, m’envoie des décharges électriques à chaque mouvement. Mon corps entier vibre tandis que je fais passer tout le désir qui brûle en moi dans cette étreinte presque violente. Je ne sais même pas si je tremble à cause de la douleur, de la fatigue ou du feu qui m’habite. Peu importe, je ne veux que lui, avec tout ce qu’il a à m’offrir. Que ce soit ténèbres ou lumières, je veux tout. Je n’arrive pas à lui dire ce que je ressens, mais j’espère qu’il peut le comprendre par le biais de mes gestes saccadés et possessifs. Même au bord du gouffre, je continuerais à l’aimer. C’est comme si l’évidence venait de me frapper de plein fouet. Peu importe le nombre de vies qu’il ait pu avoir, peu importe que je ne sois qu’un fragment minime dans sa longue existence. Je ferai en sorte qu’il ne m’oublie jamais.
   
 

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Lun 22 Jan - 11:55
Ashton Crow
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Je grogne légèrement alors qu'il arrache cette serviette de mon visage. Ses prunelles d'or verrouillées sur les miennes, j'ai l'impression d'être la proie d'un prédateur affamé. Un gloussement incontrôlé m'échappant tandis qu'il m'attire vivement à lui. Ses lèvres impatientes viennent rencontrer les miennes avec violence, nos bouches se dévorant entre elles. C'est primitif, précipité et intense. Je souris avec légèreté, lâchant la serviette pour l'attirer à moi, un de mes avant-bras appuyé contre la paroi pour ne pas lui tomber lourdement dessus, l'autre enserrant sans ménagement sa taille. Je suis fasciné, on ne sait plus qui est le chasseur, ni qui est la proie. Nous sommes aussi bestiaux l'un que l'autre. Mes doigts l'agrippant comme s'il pouvait disparaître d'un moment à l'autre.

Je me redresse avec regrets, mon corps me forçant à reprendre mon souffle. Appuyant mon front contre le sien, ma voix se durcit, comme s'il pouvait avoir dit quelque chose pour me contrarier. Pourtant, Seven n'avait absolument rien dit. Ceci dit, une peur me tordait les tripes, je crois qu'elle me les tordra toujours d'ailleurs.

" Je t'interdis de disparaître... "

Sans lui laisser le loisir de répondre, mes mains viennent couler sur chaque parcelle de son corps, mes lèvres venant prendre possession des siennes. Avec une curieuse douceur, ma bouche glisse le long de sa peau, venant mordre affectueusement son cou, je l'étreins avec passion. J'ai l'impression que tout mon corps est animé d'un brasier ardent, comme s'il avait réveillé un torrent de flamme qui s'en vient lécher ma peau. Je fais remonter mon visage jusqu'à son oreille, mon souffle venant se perdre contre son oreille un instant, un murmure que lui seul pourra entendre, un secret précieux à protéger.

" Je t'aime.. "

Je viens enfouir mon visage dans son cou en l'étreignant, l'amour est un sentiment imprévisible... Dire qu'il y a peu, nous étions de purs inconnus et maintenant… S'il me lâchait, je crois bien que je ne m'en remettrais pas. Je me redresse pour le regarder, ma main venant effleurer sa joue, un petit sourire énigmatique se glissant sur mes lèvres. Je reviens le chercher, me penchant pour laisser une trace de morsure sur son cou, comme pour signifier qu'il m'appartient. Je ne laisserai personne poser ses mains sur lui. C'est simple, le premier qui le fait, je lui coupe les doigts. Possessif ? Oui, mais territorial surtout. Je suis pas du genre à partager. Sur ce point-là, je suis le roi des égoïstes.

   
 

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Lun 22 Jan - 16:40
Seven d'Aaravos
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Il m’interdit de disparaître et pourtant, il me noie dans un tourbillon de passion, me privant d’oxygène et de rationalité. Je me consume entre ses bras, dans cette étreinte qui devient abrasive et vindicative. La raison est quelque part, sans aucun doute planquée dans un recoin oublié de ma conscience. Toutefois, je devrais faire l’effort de la retrouver, car autant lui que moi, ne sommes pas réellement dans un état capable de poursuivre ce qui se délie entre nous. L’aisance avec laquelle je fais taire cet avertissement est pour le peu déconcertant. Les probabilités que je m’effondre à mi-chemin ne m’empêchent pas d’enfouir mes mains plus profondément dans sa chevelure, de lui rendre avec ardeur tout ce qu’il veut bien me donner. La douleur se confond avec l’extase du plaisir, l’euphorie de la découverte de l’autre.


Un ‘je t’aime’, qu’il me murmure avant de plonger dans le creux de mon cou, me font l’effet d’une explosion d’émotions et de sensations nouvelles. Je m’accroche un peu plus à lui, incapable d’articuler le moindre mot cohérent. J’ai le souffle court et laborieux, non pas parce que je suis faible et sur le point de m’évanouir, mais bien à cause de son aveu qui me submerge. D’un geste fébrile, j’appuie sa main contre ma joue. Mon regard dérive dans le sien, comme un bateau perdu dans une mer sans fin qui se déchaine. Il m’aime…

Je reste muet un long moment, suspendu au beau milieu de mes songes qui n’ont ni queue ni tête, de mes sentiments qui enraillent mon cœur en cavale. Une oreille affutée l’entendrait battre à tout rompre depuis l’autre côté de la pièce. Pour ma part, il résonne sans relâche dans mon crâne. De plus, il ajoute sa portion de chaos dans mon esprit, menaçant d’éclater d’un moment à l’autre.  

La morsure qui vient se perdre dans mon cou m’arrache un soupir et mes paupières se ferment. Pantelant, je laisse mon visage retomber sur son torse. L’ivresse qui me porte et ses bras qui me soutiennent, j’en veux encore et encore. J’ai envie de m’agripper à lui et de ne plus jamais avoir à lâcher prise. C’est comme si je venais de comprendre la place qu’il prenait dans mon cœur, comme si je venais d’apprendre à vivre réellement pour la première fois. Je hume son parfum, mélange harmonieux entre la violence et la douceur, du sang, de la sueur, du miel, tant de nuances qui m’enivrent un peu plus à chaque inspiration saccadée.

Du bout des lèvres, caressant la peau claire de son torse, je parviens enfin à prononcer une réponse tardive.

“Moi aussi, je t’aime…”

Le simple fait de le prononcer, de lui procurer une réponse avec toute la sincérité qui m’habite, cela me rend léger. Si léger… Le monde se met à tanguer malgré moi, le haut et le bas n’ont plus de sens. Mes émotions me montent à la tête ? Ah… Je crois que je me souviens d’un coup. J’ai chaud, froid et les tremblements se rependent dans mon corps. Je ris nerveusement, presque ironiquement. Tout moi, ça…

“...Ash ?” Je soupire, laissant transparaitre mon soudain malaise. “Je… Je crois que je…” Mon poids s’affaisse un peu plus sur lui. “..., vais pas bien.”

La fièvre qui s’est tenue calme jusqu’à présent s’empare de moi. Elle me laisse divaguer, troublant ma vision. Les cristaux se mettent à flotter autour de nous, les sensations deviennent un amas vague et distordu. J’ai perdu trop de sang et la magie a consumé le peu d’énergie qu’il me restait. J’essaie de rester conscient, mais tout ce que je parviens à faire, c’est de lâcher un dernier mot avant de sombrer dans les abysses.

“Désolé.”

   
 

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Mar 23 Jan - 23:37
Ashton Crow
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Si je m'attendais à ça. Seven, qui fond sous mes doigts, j'effleure chaque marque avec douceur, évitant bien sûr d'appuyer sur ses ecchymoses ou sa plaie à l'épaule. C'est agréable de l'étreindre ainsi, c'est agréable d'avoir quelqu'un à étreindre. Un sourire sincère, empli d'une certaine satisfaction, danse sur mes lèvres. Ma main contre sa joue, mon pouce glisse doucement sur sa peau et sa déclaration me fait frémir. Si j'ai vécu une très longue vie, je me suis autorisé à aimer que bien trop tard, cette fois, je ne laisserais pas passer cette chance. Sentant mon épaule appuyée contre le mur faiblir un peu, je fais basculer le mage contre moi, me permettant de ne pas m'écrouler, cette foutue blessure, il va falloir que je m'en charge. Il faut dire que notre état laisse à désirer...

Ma main qui caresse sa joue constate quelque chose, il est brûlant. Je fronce les sourcils, me demandant si c'est à cause de la chaleur de mon propre corps et je viens appuyer mon autre main sur son visage, celle-ci appuyée sur le mur est froide, sa voix faible me parvient, il semblerait qu'il n'ait pas tenu bon parce qu'il allait mieux. Je grommelle en sentant son poids s'appuyer sur moi, j'ai envie de le secouer, mais d'un côté, je sais que ce n'est pas la meilleure façon. Il est resté comme ça depuis tout ce temps alors que l'on doit rester couverts quand on a de la fièvre. Si vous saviez combien de fois Mouton m'aurait tué... Je pousse sur mes jambes, le prenant dans mes bras du mieux que je peux. Allez, ce corps doit bien avoir encore assez de forces pour que je le sorte de là. Après quelques essais infructueux où mes jambes ont refusé l'effort, je parviens enfin à me lever.

" Seven ? " J'écarte ses cheveux d'une main en le tenant contre moi. " Tu m'entends ? "

Ouais. Je sais, ça paraît débile, mais j'ai un peu espoir qu'il revienne à lui. Je constate que cela ne fonctionne pas et ça me tape sur le système, pourquoi j'ai pas fait attention. Le bruit de mastication de Viktim achève mes nerfs et je déverse ma colère sur lui.

" Putain sois utile Viktim, bordel au lieu de te goinfrer comme un porcelet ! "

La petite bête tourne la tête et lâche son bambou, la bouche ouverte, il est choqué et c'est écrit sur sa frimousse. Son Altesse est outrée. Oui bah, il a qu'à pas mâcher sa bouffe comme un gigantesque cochon au point que ça résonne dans les murs et que je ne puisse plus penser. J'ai beau lui avoir crié dessus, à part me fixer avec un air offusqué, il ne bouge pas son gros cul poilu, feignasse. Je glisse finalement une main sous ses genoux et le soulève comme une princesse, malgré la douleur lancinante dans mon épaule, c'est que quelques pas, je peux tenir autant. Enfin, j'espère. Mon bras tremble et je serre les dents, je ne peux pas le lâcher comme un sac à patate par terre. Puis cette andouille qui s'excuse. Il s'excuse de quoi ? D'avoir de la fièvre... Pourquoi. Je. Suis. FURIEUX. Alors que je m'en fous qu'il s'excuse. J'ai peut-être peur ? Je soupire et finit par réussir à chanceler jusqu'à la banquette, je vais le poser là avec un oreiller sous la tête... Je vais bien trouver un matelas d'appoint ou un truc... Dans mes souvenirs, je sais que la banquette est confortable ceci dit.

Je tire quelques couettes qui étaient à l'étroit dans les casiers, puis m'empresse de l'envelopper avant de tirer quelques livres écrits par Mouton et les parcourir, je n'ai pas une mémoire infinie et je ne me souviens pas de tout dans les plus grands détails. Je tire une trappe qu'elle a indiquée dans un des ouvrages et j'y trouve un onguent pour les plaies. Pour la fièvre... Un tissu et de l'eau froide, de la tisane, beaucoup d'eau à boire. Je grimace, vu la tronche qu'il a tirée quand je lui ai proposé celle que j'ai préparée, les chances qu'il l'avale ne serait-ce qu'une gorgée sont proches de zéro. Je regarde toutes les plantes dessinées et je constate que le tilleul est loin d'être la première solution... Je soupire, je sais que je n'ai jamais réussi à avaler autre chose que du tilleul. On va devoir faire sans de toute façon. Il n'est pas en état de boire quoi que ce soit. Je récupère un linge et m'approche d'une vasque de laquelle coule de l'eau claire pour y tremper un tissu épais et doux au toucher, je me souviens qu'on se réveillait souvent avec ça sur le front et Mouton qui prenait des notes, préparait de l'onguent ou des poudres de diverses plantes. Si je n'ai pas remis la plupart de celles-ci dans la trappe, la pommade, elle, est très récente, il y a quelques jours que je suis venu ici ceci dit.

Cessant de rêvasser, je prends un bol en céramique pour récupérer l'eau, puis je reviens là où j'ai... Saucissonné Seven dans les couettes ? C'est peu dire, j'ai vraiment fait ça comme un manche. Bon au moins, je suis sûr qu'il n'aura pas froid haha... J'éponge la sueur sur son visage, recale sa tête correctement sur l'oreiller bourré en plume d'oie ou on ne sait quel volatile... Je dépose le tissu gris sur son front après l'avoir légèrement imbibé d'eau fraîche. Je m'applique à panser sa plaie après avoir mis les Muyaph à réhydrater. J'applique l'onguent pour la cicatrisation et le cataplasme végétal, ça au moins... Il me semble que la vieille qui me l'a vendu m'avait dit que ça permettait d'anesthésier la douleur, j'ose espérer que ça sera utile.

Je m'assois enfin, jetant un œil à mon épaule, constatant avec un grommellement que j'ai du sang qui goutte depuis tout à l'heure et qu'on me suit littéralement à la trace. Je grogne et éponge le plus gros avec un des linges propres que j'ai posés sur la petite table près de la chaise sur laquelle je me suis affalé. Je devais m'occuper de ça de toute façon... Je me redresse et serre les dents en cherchant dans la plaie si des débris se sont faufilés, ce n'est pas amusant, mais il faut s'assurer qu'elle est propre. J'effectue ensuite le même traitement que pour la plaie de mon comparse. J'ai d'autres en entaille, mais je dois arrêter de réfléchir un peu, je m'enfonce dans le dossier de la chaise, croisant les bras, je dois être sûr qu'il se réveille, je ne peux pas dormir maintenant, je vais juste faire une pause. Je lutte tant bien que mal contre le sommeil, de toute manière mon inquiétude se bat avec ma fatigue, pour l'instant, c'est l'inquiétude qui gagne... Pour l'instant.
   
 

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Jeu 25 Jan - 20:24
Seven d'Aaravos
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Le noir me submerge, mes sens me trahissent et je perds la notion de monde qui m’entoure. Les échos faibles de mouvement, de parole me parviennent à peine. Ni douleur, ni douceur ne perce les abysses dans lesquelles je sombre inexorablement.

Une chaleur insoutenable rappelle les flammes du passé, elle m’enveloppe et m’étouffe. Je me sens piégé dans un sarcophage brulant sur les braises de mes souvenirs maudits. Mon instinct crie, se débat, mais mon corps semble incapable d’effectuer le moindre mouvement. L’air me manque, le froid me manque.

Le son de sa voix, je m’y accroche. Même s’il m’est impossible de discerner les syllabes, ni même la signification de ses phrases.

Mon esprit vacille entre la conscience et l'inconscience. Les odeurs prennent subitement une intensité démesurée. Le parfum des plantes médicinales et des onguents s'infiltre dans mes narines, suscitant des réactions de dégoût. Chaque fragrance devient une épreuve, une torture olfactive qui s'ajoute à la souffrance physique. Un grognement silencieux m’échappe et le nez froncé, je parviens à ouvrir mes paupières lourdes.

Le poids des couvertures m’écrase presque et c’est avec peine que je m’extirpe de ce piège de tissus et de peaux tannées. Une vive douleur dans mon épaule me coupe le souffle et je me rappelle brusquement les derniers événements. Cela explique l’odeur nauséabonde des plantes qui flotte dans les airs… Je tâte mon nez afin d’évaluer les dégâts, le fronce quelques fois et lâche un soupir. Si seulement cela pouvait m’empêcher de sentir le temps de guérir, cela arrangerait fortement mon estomac qui se tord de dégout face à l’amalgame de plante et de boissons douteuses que Ash est capable de concocter.

Silencieux, je lui jette un œil attentif. Sa position laisse à désirer, et s’il continue à pencher la tête ainsi, c’est le sol qui risque de l’accueillir. J’écarte plusieurs pans de couverture et pose une main encore brulante sur sa jambe.

“Hey…”  

Ma voix craque plus qu’autre chose et je suis contraint de me racler la gorge afin de ne pas avoir l’impression d’être sans eau depuis des jours. Non pas que cela fonctionne. Je suis assoiffé et je m'aperçois à quel point j’ai transpiré à cause de la fièvre. Je lance un regard vers l’alcôve un peu plus loin et me promet de me plonger plus tard dans ces eaux glacées pour me défaire de la sueur qui me colle à la peau. Cependant, j’aimerais qu’il se repose d’abord. De préférence autrement qu’en équilibre précaire sur cette vieille chaise qui menace de rendre l’âme d’une minute à l’autre.

Ma prise sur sa jambe se fait légèrement plus insistante et je parviens à me redresser tant bien que mal. Le monde tangue encore un peu, mais bien moins que plus tôt. C’est à peu près gérable, disons. Je ne risque pas de marcher très loin, ceci-dit. Pas que ce soit nécessaire. Ugh, je crois que je recommence à divaguer. Je m’écroule presque et pour ne pas m’étaler au sol, je m’agrippe à lui et manque de l’embarquer dans ma chute. Je ne sais pas par quel miracle je tiens encore debout, enfin à peu près quoi… Évitons de penser aux tremblements qui me parcourent les membres et mon souffle saccadé.

“Reste pas assis là,” je murmure, comme si cela expliquait magiquement la raison pour laquelle je me suis levé, ou encore pourquoi je suis appuyé sur lui maladroitement.


   
 

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Ven 26 Jan - 6:20
Ashton Crow
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Dans un espoir vain de combattre le sommeil qui m'assaille, je réfléchis comment on fait bouffer un remède à un chat modèle extra large coincé dans le corps d'un humain. Un chat borné capable de dire non. Les petites poudres de plantes séchées et les diverses variétés de celles-ci éparpillées à côté de l'eau fraîche et des tissus épais. Je pousse un profond soupir, je n'ai jamais eu à m'occuper d'un carnivore qui fonctionne... Viktim, il compte pas, c'est un carnivore qui se prend pour un herbivore. Pour ça que je l'ai appelé Viktim d'ailleurs. Je suis autant renseigné sur les bestioles à cause de Paon, avant que celui-ci ne perde la boule, il appréciait grandement nous partager tout son savoir sur les animaux. Il m'a jamais parlé de comment soigner la faune. Ce qui m'aurait été bien utile, il doit bien y avoir des techniques pour faire bouffer des concoctions de plantes à un prédateur...

Les paupières à présent closes, je fouille ma mémoire, il doit bien y avoir un truc utile quelque part dans celle-ci... Mouton n'a pas déjà soigné ces ingrats de prédateurs qui squattaient la villa et venaient gratter un peu de nourriture tout le temps... Elle a déjà fait des soins de base... Pour les petits bobos... Une main brûlante s'écrase sur ma cuisse me tirant de ma torpeur. Je rouvre un œil puis l'autre, mais qu'est-ce qu'il fait debout lui...

" Seven... "

Je me redresse péniblement, je me rends compte que je m'étais peut-être un peu trop laissé dériver dans mes pensées, au point que j'en commençais à m'endormir, ma nuque est raide. Je le force à se remettre là où je l'avais installé, moi ? Non, je ne m'y assois pas, je suis soulagé qu'il ait repris connaissance, mais il doit se reposer, c'est pas négociable. Je lui tends de l'eau sans plus de cérémonie, j'en profite d'ailleurs pour éponger un peu la sueur sur son front, ramassant la compresse de tissu qu'il a fait tomber en se levant maladroitement. Je vais la rincer là où j'ai tiré l'eau auparavant, je marche un peu au radar, je suis fatigué, moi aussi. J'agite mes ailes, ce que c'est encombrant cette merde...

Je repose celle-ci contre le bol en céramique et me dirige vers la grotte lumineuse. Ironiquement, il y a système pour changer l'eau, mais c'était pas moi qui m'en chargeais à l'époque. J'aurais dû demander à Harpie, je trouverais peut-être le mécanisme plus tard. Pour l'instant, il faut se reposer. Je reviens vers Seven prenant des couettes propres au passage, je me souviens de Mouton qui me prenait les couettes quand je me réveillais de ma fièvre pour m'en donner des propres, sèches, dépourvues de ma sueur, elle en profitait pour jeter celles qui devaient être lavées à Loup qui grognait en allant tout de même les nettoyer. J'enveloppe la panthère… Ouais la panthère du canapé, dans de nouvelles couettes.

" Je veille sur toi, je vais nulle part, mais tu dois te reposer encore un peu. Si tu te sens de boire de l'eau, bois, je t'en amènerai d'autre. Et si tu as suffisamment de courage, tu peux boire un peu de tisane de tilleul, même si je suis parfaitement sûr que tu le feras pas. "

Je me redresse après avoir caressé sa joue, tirant la chaise pour la mettre dans un coin, je jette un tas de coussin, ils ne sont pas pleins de poussière, c'est ce sur quoi j'ai dormi quand je suis revenu dans cette planque il y a peu, j'ai constaté à mes dépens que le canapé avec les trucs que j'ai dans le dos, c'est la pire idée. Ces foutues ailes, c'est un peu comme dormir sur son bras, on se réveille avec l'impression de plus les sentir, puis le sang qui se faufile dans les muscles qui les font fonctionner, rappelle des insectes qui viendraient lécher la peau... Brrr... Pas envie de tenter ça de nouveau. Je m'autorise à m'allonger, il reste toujours des couettes, il faut dire, quand on regarde la pierre à l'extérieur, ça paraît petit, certes par rapport à la villa, c'est petit, mais cette planque devait pouvoir nous accueillir tous, nous n'étions pas juste quatre personnes, c'est ce qui fait qu'au final la paroi rocheuse dans son intégralité est creusée.

Peut-être qu'il y a un endroit plus confortable pour dormir, pour l'instant, je n'ai pas spécialement envie de vérifier, je pense qu'on a tous les deux besoin de repos. Je reste au plus près de Seven, sans pour autant me poser ailleurs que sur mon tas de coussins, c'est plus moelleux et confortable que ça paraît. Je garde les yeux ouverts en direction de Seven, le temps que je suis réveillé du moins.
   
 

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